Pendant que la misère sociale explose dans le pays et alors que nous n’avons jamais été aussi proches de parvenir à mettre un terme à la politique d’un Président dont personne ne veut plus, le PS a fait le choix de la non censure. Ils sauvent ainsi provisoirement une macronie en fin de vie.
Le maigre report de la réforme des retraites n’est qu’enfumage pour masquer un budget de casse sociale. Il ne s’agit pas d’une suspension d’ores et déjà validée et qui s’appliquerait jusqu’à nouvel ordre. Il s’agit d’un report d’environ une année dans l’application d’une loi imposée sans vote au parlement et contre l’avis de 90% des salariés. Mais elle n’est pas suspendue pour longtemps : dès 2028, cette loi injuste reprendra son cours, sans même avoir besoin de passer par un vote au parlement.
Il s’agit de surcroit d’un report qui demeure encore très hypothétique, puisque le gouvernement a annoncé qu’il serait introduit par un amendement dans le budget de la sécurité sociale (PLFSS pour 2026) qui sera étudié au parlement lors des prochaines semaines. Ainsi, pour obtenir ce court report de la réforme des retraites, il faudrait valider l’ensemble du projet de loi de finance pour la sécurité sociale. Et l’addition risque d’être très difficile à avaler.
Car pour l’heure, le budget proposé par les macronistes contient toute une série de mesures destructrices pour nos droits sociaux et nos services publics. Pour un gain potentiel de 3 mois de retraite pour à peine 800 000 personnes qui bénéficieraient peut-être du report annoncé, nous devrions ainsi accepter :
-un gel des pensions pour 18 millions de retraités
-un doublement des franchises médicales
-la suppression de 3000 fonctionnaires et la poursuite de l’abandon de nos Services publics
-le déremboursement de soins pour les personnes souffrant de maladies de longue durée
-le gel de toutes les allocations sociales dont l’allocation adulte handicap, malgré l’inflation
-700 m€ en moins pour la rénovation thermique de logement et une écologie sacrifiée
-5 milliards de coupes sur nos collectivités (cantines, culture, associations…)
-une hausse de l’impôt sur le revenu avec le gel du barème
-une hausse des contributions pour les apprentis
-une hausse des taxes pour les auto entrepreneurs
-des mesures xénophobes inspirées du RN dont la suppression des aides au logement pour les étudiants étrangers et leur baisse généralisée pour tous les autres
Et une contribution des ultra riches divisée par 2 !
La liste des régressions est encore longue, et la politique macroniste ne change pas : faible avec les riches, destructrice pour le peuple français.
La mécanique parlementaire et les règles de la 5ème république font que les chances de transformer ce budget en profondeur comme le prétend le PS sont très réduites. L’intervention d’un Sénat dominé par la droite, la possibilité de vote bloqué, le risque de CMP ou encore d’un dépassement de délai qui permettait au gouvernement d’imposer sa politique budgétaire par ordonnances sont grands et macronistes comme LR ont déjà annoncé refuser de changer de politique en profondeur. Au final, c’est la feuille de route budgétaire du gouvernement qui s’appliquera avec toutes les mesures régressives décrites ci-dessus.
Voici donc le budget de casse sociale que devra valider le Parti socialiste en échange d’un enfumage sur les retraites et pour éviter une dissolution ou le départ du président Macron.
Il ne faut pourtant pas se résigner. La réforme des retraites pourrait être abrogée dès demain à l’Assemblée s’il n’y avait pas de verrou macroniste. Plus que jamais, le Président et ses derniers soutiens gouvernent contre la volonté populaire. Cela ne pourra pas durer très longtemps.
Nous appelons donc à la résistance et à la mobilisation populaire et parlementaire ! Informez vous, mobilisez vous, inscrivez vous sur les listes électorales pour préparer les jours heureux.
Comptez sur nous pour continuer à nous battre à l’Assemblée et défendre le programme de rupture avec le macronisme pour lequel nous avons été élus.
Face à cette attaque en règle contre notre droits sociaux et nos services publics : mobilisons générale !