Dès le début de mon mandat, interpellé par les militants insoumis locaux, je me suis rendu sur le bassin pétrochimique de Lacq pour rencontrer et échanger avec les associations et syndicats (Sepanso 64, Arsil, CGT) engagés pour la préservation de la santé des travailleurs, des riverains et de l’environnement.
En effet depuis des années l’opacité voire même l’omerta sont la règle, pour éviter d’affronter la réalité pourtant documentée et relatée à chaque incident par la presse : rejets de substances toxiques non conformes, pollution des sols, absence de contrôle régulier et pérenne par les service de l’État (Ineris, Dreal) et refus de communication des études sanitaires passées et de continuation des études (Agence régionale de Santé -ARS Nouvelle Aquitaine, ministère de la Santé).
Devant une situation de déni à grande échelle j’ai proposé dès juillet 2017 que soit engagée une commission d’enquête parlementaire pour faire toute la lumière sur les pratiques industrielles. Sans succès.
Puis sans relâche j’ai alerté le ministre de la transition écologique (à l’époque N.Hulot) par plusieurs questions écrites (dont celle-ci) et une invitation à se rendre sur place, j’ai alerté les ministres du travail et de la santé par la même voie officielle, j’ai interpellé en séance publique les ministres et les parlementaires de la majorité, encore très récemment au sujet de la faillite des auto-contrôles par les industriels et des moyens indispensables à allouer aux contrôles des Installations Classées Pour l’Environnement (ICPE) :
Pour autant je ne me résous pas à l’inaction et je vais à nouveau officiellement saisir le ministre de la santé et l’ARS Nouvelle Aquitaine pour obtenir la poursuite des études épidémiologiques.
De leur côté les riverains organisés dans plusieurs associations se battent aussi sans relâche pour faire entendre leurs demandes légitimes, théoriquement garanties par la Charte de l’environnement qui a valeur constitutionnelle : vivre dans un environnement sain ! La sepanso 64 a même obtenu une première victoire cette année devant la justice en faisant condamner un de ces pollueurs, Sobegi.
Première victoire pour une bataille qui va durer encore des années et dont les enjeux sont cyniquement mis en exergue dans cet excellent documentaire (à voir ici) . On y découvre que les industriels enfreignent sciemment les règles et les normes pour assurer leur profits.
Extrait : « Hervé Brouder, directeur d’Arkema : On a fait des études […] qui ont montré que sur le plan de technicité on saurait faire. Mais économiquement ce n’est pas viable. Si vous demandez à l’industriel de s’orienter vers un traitement de ces eaux il met la clé sous la porte. Vous n’allez pas demander à un industriel d’investir à perte ? » De la même façon Arkema empoisonne les travailleurs et les riverains, pour préserver son chiffre d’affaire de 8,7 milliards € !
Cette situation n’est plus soutenable : les riverains sont exposés aux rejets toxiques, ils sont prisonniers du secteur car leurs habitations ne valent plus rien. Ils ne peuvent même pas partir pour mettre leurs enfants à l’abri.
Les travailleurs subissent le chantage à l’emploi dans une zone ou l’activité économique se résume à la pétrochimie. Il est temps que la santé des populations ne passe pas après les profits des multinationales. La loi doit être appliquée, les normes sanitaires et environnementales respectées.
Retrouvez plus d'info dans l'émission climat de lutte du 12 novembre 2020 de la radio la clé des ondes à laquelle j'étais invité pour témoigner de mon engagement sur ce sujet.