Le projet d’arrêté permettant l’utilisation des néonicotinoïdes (ces pesticides tueurs d’abeilles) dans les champs de betteraves lors de l’hiver 2021 est soumis à [consultation public jusqu’à ce soir minuit] (https://formulaires.agriculture.gouv.fr/index.php/158424?lang=fr).
Pendant ce temps, les ONG Agir pour l’Environnement et Générations futures alertent car le conseil de surveillance « néonicotinoïdes » qui s’est réuni vendredi dernier s’apprête à donner son feu vert pour la ré-autorisation des pesticides à base de néonicotinoïdes Gaucho de Bayer-Monsanto et Cruiser de Syngenta.
Les deux associations dénoncent un véritable passage en force : les documents sur lesquels se basent le conseil de surveillance pour la ré-autorisation sont approximatifs et incomplets. Scandaleux, le gouvernement qui avait promis que ces néonicotinoïdes ne seraient utilisés que dans certaines zones du pays, propose maintenant de ré-autoriser nationalement les insecticides de la famille des néonicotinoïdes, et quelle que soit la pression virale locale ! Le gouvernement va également permettre de passer outre l’interdiction des plantations qui attirent les abeilles sur un champ qui aurait eu des néonicotinoïdes auparavant. Encore une fois, ce gouvernement de menteurs nous prend pour de idiots! La couche de pseudo-peinture verte de la loi sur la ré-autorisation des néonicotinoïdes de cet automne, est déjà lessivée par les arrêtés ministériels de cet hiver.
Face à ces manœuvres pour nous refiler encore plus de néonicotinoïdes en douce, je vous propose de remplir la consultation publique pour dire tout le bien que vous pensez de ces poisons à Monsieur le Ministre de l’Agriculture Julien Denormandie.
Voir l'arrêté-- Contribution à la consultation publique L’utilisation des néonicotinoïdes représente un danger sanitaire (développement de l’autisme, malformation cardiaque) et environnemental car ils tuent les pollinisateurs dont les abeilles. Les semences enrobées de néonicotinoïdes polluent leur environnement car seul 20 % de la substance active contenue dans l’enrobage va dans la plante, le reste va dans le sol (donc dans la poussière), et dans l’eau (donc dans les rivières et les nappes phréatiques). Concernant le point spécifique de la betterave et la filière sucre en France. La France exporte 50 % du sucre qu’elle produit, donc l’impact de la baisse de rendement dû aux pucerons de la betterave ne remet pas en cause l’autonomie alimentaire en sucre de notre pays. Par ailleurs, des alternatives à l’usage des néonicotinoïdes existent : les parcelles de petites tailles sont peu attaquées par les pucerons et ne subissent pas de perte de productivité. Cependant elles coûtent plus cher à exploiter. Pour sauver les emplois qui dépendent de la filière sucre, il serait plus avantageux de se baser sur la qualité que la quantité : payer les betteraves à un juste prix et limiter l’apport de sucre dans les préparations alimentaires réalisées par l’industrie agro-alimentaire. Je suis donc fermement opposé à ce projet d’arrêté. Loïc Prud'homme Voir l'avis