Les mobilisations du personnel pénitentiaire dans toute la France se poursuivent et les agents du centre pénitentiaire de Gradignan bloquent toute activité dans la maison d’arrêt. Ces protestations interviennent dans un contexte où l’ONU a une nouvelle fois dénoncé la France pour ses conditions inhumaines d’enfermement.
J’ai visité cet établissement à l’automne dernier et j’ai pu y constater les conditions de travail déplorables pour les agents de l’administration pénitentiaire : surpopulation de près de 200%, bâtiments vétustes, et le manque criant d’au moins 10 postes de personnel obligeant ces derniers à accumuler les heures supplémentaires. Aujourd’hui les établissements ne tiennent que sur l’engagement de leur personnel, en sous-nombre et sous-payé, ils n’en peuvent plus.
Face à cette juste colère, le Gouvernement n’a rien trouvé de mieux que de promettre la création de 15 000 nouvelles places de prisons. Ces mesures n’amélioreront en rien les taux de surpopulation carcérale et le Gouvernement le sait. Entre le 1er janvier 1990 et le 1er aout 2016, 21 892 places nettes de prison ont été mises en service, parallèlement, le nombre de détenus a augmenté de 23 399 et le taux d’occupation des établissements pénitentiaires est resté supérieur à 100 %. Sous couvert de nouveauté, le Gouvernement se contente d’appliquer les mêmes vieilles recettes dans l’urgence alors que celle-ci impose de revaloriser les salaires du personnel pour leur permettre d’exercer leur métier dans les meilleures conditions.
Les réponses à la surpopulation carcérale ne peuvent être des mesures électoralistes et court-termistes, il faut sortir de cette logique du tout carcéral qui favorise la récidive, en développant massivement le recours aux peines alternatives en milieux ouverts, notamment pour tous les condamnés à des courtes peines. C’est avec cette vision de la justice que les députés de la France Insoumise ont visité depuis l’automne de nombreux établissements pénitenciers et multiplient les propositions pour des prisons dignes de notre République.