Vous me direz en pleine crise, l'entreprise est en difficulté et elle n'a pas le choix... mais pas du tout !
Verallia se porte à merveille et Appolo, le fond de pension vautour américain qui en est propriétaire depuis 2015 a reversé 100 millions d'euros de dividendes à ses actionnaires cette année, de quoi se faire un joli matelas. Et prévoit d'en verser autant en juin prochain!
Quand on dit fond vautour on comprend vite : ces gens là se moquent de produire des bouteilles en verre en circuit court pour tout un tissu économique indispensable au territoire. Ces gens là achètent des entreprises pour les dépecer ensuite. On les appelle pas vautours pour rien.
Et autant gaver les actionnaires à coup de millions ça leur va, autant quand il faut accompagner 25 salariés sur un départ en retraite anticipé pour éviter un licenciement sec là ça pinaille, là ces gens là savent compter leurs sous et à l'euro près.
Le site de Verralia à Cognac, en grève depuis plus de 50 jours...
Tout ça nous le savons, mais moi j'ai été frappé de voir à quel point l’État français, les ministres, les gens dans les cabinets, ne font rien pour lutter contre ce dépeçage de notre industrie. Dans ce cas spécifique la BPI (Banque Publique d'Investissement) acteur public, est au conseil d'admninstration (à hauteur de 8%) de Verallia, mais le ministère crie à l'impuissance alors qu'il ne s'agit que de renoncement.
En effet devant les salariés et les députés, ils se font les portes-paroles de la direction, on se sent clairement pas dans le même camp. Alors que les représentants syndicaux CGT ne demandent pas grand chose : juste que la ministre A.Pannier-Runacher (Ministre déléguée à l'industrie) décroche son téléphone pour que les salariés puissent continuer à travailler et que ceux qui veulent partir le fassent dans des conditions décentes.
En lisant la presse on apprend que Bruno Le Maire veut défendre la souveraineté économique de la France et on rigole doucement quand on voit le nombre d'activités industrielles qui ferment sans qu'il ne lève le petit doigt. A Bègles par exemple, le groupe Etex se désengage de la Papeterie qui exerce pourtant une fonction essentielle dans le recyclage. A Cognac, à Bègles : où est l'Etat pour garantir les emplois et le maintien de nos activités industrielles au service de la transition écologique ?
Conformément au mandat que vous m'avez donné, je serai toujours aux côtés des salariés en difficulté, on ne lâche rien pour sauver nos emplois !
Le site de la Papeterie à Bègles, une production au service de la transition écologique menacée de destruction.