Lors de l’examen en commission du texte de loi portant sur l’Agriculture et l’Alimentation j’ai pris la mesure des convictions écologiques du ministre de l’Agriculture et son sens de la retenue dès qu’il s’agit de protéger la santé des consommateurs contre les intérêts économiques.
Pendant la discussion du texte, j’ai présenté un amendement qui me tient particulièrement à cœur, celui visant à interdire la vaisselle en plastique dans la restauration scolaire. Ma rencontre avec des parents inquiets que la nourriture de leurs enfants soit en contact avec des perturbateurs endocriniens m’a convaincu qu’il fallait appliquer de manière stricte le principe de précaution sur ce sujet.
Mon amendement a été rejeté par le Ministre. Le motif présenté est un monument de mauvaise foi : nous ne pouvons pas interdire la vaisselle en plastique car il faut attendre les progrès de la science pour lui trouver un substitut… Pour le Gouvernement il est donc urgent d’attendre que nous ayons réinventé l’assiette en Pyrex ou en céramique !
L’anecdote serait amusante si il ne s’agissait pas de la santé de nos enfants. Concernant la santé publique, la préoccupation du Gouvernement semble être plutôt de ne pas froisser les intérêts des industriels.