AED : stop au mépris et à la précarité !
Ces dernières semaines, les AED (Assistants d’éducation) se sont mobilisés afin d’exiger de meilleures conditions de travail : je les ai rencontrés à cette occasion. Nous nous sommes donné rendez-vous une première fois à ma permanence parlementaire le 26 février dernier où nous avons échangé sur la construction de la mobilisation tout fait exceptionnelle des AED tout en abordant les conditions toujours plus dégradées de leur travail. Puis nous nous sommes revus par la suite le 25 mars à l’occasion d’une conférence de presse, où se trouvait également plusieurs porte-paroles de la liste On est là !, dont Clémence Guetté.
Par deux fois j’ai pu discuter directement avec eux et ainsi aborder tous les problèmes auxquels ils se trouvent confrontés. Car si le statut d’AED, créé par la loi Ferry en 2003, avait pour but de moderniser l’encadrement des élèves, force est de constater qu’il les maintient plutôt dans la précarité.
La palette de compétences requises, relevant de corps de métiers différents, fait que le métier d'AED est particulièrement difficile. Or, les AED ne sont pas formés et ne peuvent donc pas acquérir ces savoir-faire spécifiques. La formation censée être obligatoire est quasi-inexistante dans les faits, les AED étant obligés de se former par eux -mêmes. De plus, celles et ceux souhaitant s’investir davantage dans ce qui est devenu un métier à part entière ne le peuvent pas du fait du renouvellement de leur contrat limité à 5 fois maximum, pour une durée totale ne pouvant excéder les 6 ans. Une fois cette dernière achevée, le savoir-faire et les compétences accumulées par les AED ne se trouvent pas valorisés du fait de leur départ.
Un des arguments récurrent en faveur du statut précaire d’AED serait que ce dernier permet de faciliter la poursuite d’études supérieures. Or, plus de la moitié des AED sont déjà diplômés, dont une bonne partie possédant une licence. Croire que le statut d’AED permet de faciliter la poursuite d’études supérieures est non seulement illusoire mais constitue en plus un gâchis de compétences. Idem pour ceux souhaitant passer les concours de la fonction publique : avec des semaines de 37 heures en moyenne voire plus, il est impossible de préparer convenablement ces concours. Tout cela sans prendre en compte les heures supplémentaires, en principe impossible, mais bien réelles, et surtout, non-rémunérées.
Ainsi, de nombreux aspects ici mentionnés du travail des AED sont illégaux mais pourtant bien réels, les AED ne pouvant refuser ou protester sous peine de ne pas voir leur contrat renouvelé, le recrutement étant discrétionnaire au chef d’établissement. Cette situation ne peut plus durer, il faut sortir les AED de l’instabilité permanente et de la précarité. C’est pourquoi j’apporte mon soutien plein et entier aux AED, qui face à cette situation intolérable se sont mobilisés pour la première fois depuis que ce statut existe. Ce soutien s'inscrit dans la continuité de mon engagement auprès d'eux puisque déjà en 2019 j'adressais une question écrite au ministre de l'Éducation nationale et de la jeunesse, M. Blanquer. La situation n'ayant pas évoluée depuis, la mobilisation et l'organisation des AED ne cesse de progresser : pour qu’ils puissent exercer pleinement leur profession et que les élèves bénéficient d’un accompagnement de qualité, il est plus que nécessaire de les soutenir aujourd'hui !