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Publié le : 02.02.2025

Publicités pour l’alcool : protégeons la jeunesse !


Le 8 août 1956, une circulaire ministérielle interdit la distribution de vin dans les cantines scolaires. Du vin servit à l’école, ça vous choque ?

Pourtant nous vivons encore dans un pays où la promotion de l’alcool auprès des plus jeunes est permise par la loi. Les alcooliers peuvent légalement placarder leurs publicités à la sortie des établissements scolaires ou communiquer massivement sur les réseaux sociaux.

Voir notre proposition de loi visant à protéger les jeunes des publicités en faveur de l’alcool

Retrouvez notre tribune dans le journal Libération, cosignée par des personnalités politiques, associations, artistes et professionnels de santé.


Nous demandons l’inscription à l’ordre du jour de l’assemblée nationale de notre proposition de loi transpartisane visant à protéger les jeunes des publicités en faveur de l’alcool.

8 août 1956, une circulaire ministérielle interdit la distribution de vin dans les cantines scolaires. Premier pas des politiques de santé publique pour prévenir la consommation d’alcool chez les enfants, ce temps-là nous parait aujourd’hui bien lointain, presque irréel, tant la protection des plus jeunes des dangers de l’alcool apparaît aujourd’hui comme une évidence.

Une évidence. Pourtant nous vivons encore dans un pays où la promotion de l’alcool auprès des plus jeunes est permise par la loi. Les alcooliers pour qui la jeunesse est une cible prioritaire peuvent légalement placarder leurs publicités à la sortie des établissements scolaires ou communiquer massivement sur les réseaux sociaux. 86 % des adolescents déclarent ainsi avoir déjà vu et entendu une publicité pour l’alcool et 79 % d’entre eux témoignent d’une exposition hebdomadaire voire quotidienne.

Une évidence. L’alcool n’est pas un produit de consommation comme les autres. Il représente la 2ème cause de mortalité évitable après le tabac, la 1ère cause d’hospitalisation en France et la 1ère cause évitable de troubles psychologique et psychiatrique. Son implication est avérée dans 40 à 50 % des agressions sexuelles, dans près de 67 % des cas de violences conjugales, et dans 30 à 40 % des violences en général. Et il est prouvé que ses effets toxiques sont décuplés sur le cerveau des plus jeunes causant des dommages potentiellement irréversibles.

La priorité des politiques de santé publique doit ainsi être d’éviter ou à défaut de retarder au maximum l’âge d’entrée dans la consommation de l’alcool par des campagnes de prévention et de sensibilisation mais aussi en protégeant les plus jeunes des campagnes de communication des alcooliers.

Une évidence. Le lien entre l’exposition à la publicité et l’augmentation de la consommation d’alcool, dont les comportements d’alcoolisation excessive, chez les jeunes est particulièrement bien démontré dans la littérature scientifique française et internationale. En clair, plus les jeunes sont exposés à de la publicité pour de l’alcool, plus ils en boivent. Il faut donc interdire ou du moins encadrer sa publicité.

Une évidence à laquelle a répondu la loi Evin adoptée en 1991, visant à interdire la publicité pour l’alcool sur les supports qui s’imposent à tous (télévision, cinéma, affichage …) . Loi considérablement affaiblie depuis. En 1994 d’abord, par le rétablissement de l’autorisation partout en France de la publicité par affichage, puis en 2009, par l’autorisation de la publicité sur internet.

Affaiblissements qui sont rapidement devenus des failles dans lesquelles s’engouffrent allégrement les publicitaires des grands alcooliers d’autant plus depuis l’avènement des réseaux sociaux massivement utilisés par les plus jeunes.

Il est devenu urgent pour nous de pallier ces failles et de redonner les moyens à notre société de protéger sa jeunesse des dangers de la consommation d’alcool. Une proposition de loi transpartisane visant à protéger les jeunes des publicités en faveur de l’alcool a été déposée récemment à l’Assemblée nationale. Nous demandons qu’elle puisse être discutée et adoptée dans les plus brefs délais.

C’est une évidence, une urgence !


Lire la tribune sur https://www.liberation.fr



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